Biographie de Joe Jocker
Les débuts : Vance Arnold et les Avengers
Joe Cocker, de son vrai nom John Robert Cocker, est né le 20 mai 1944 à Sheffield, ville minière du nord de l’Angleterre. Très jeune, il découvre la musique afro-américaine notamment grâce aux nombreuses bases de l’armée américaine installées sur le sol anglais dont les radios captaient les hits du Rock’n’Roll passés outre atlantique. A l’âge de 16 ans, il quitte le lycée et travaille comme gazier. Il monte son premier groupe, les « Cavaliers » où il tient la batterie et l’harmonica. Les Cavaliers deviennent « Vance Arnold And The Avengers ». Joe s’empare du micro. Ils se produisent dans les clubs de Sheffield où il reprend les grands classiques de Ray Charles.
Joe Cocker : « Vers l’age de treize ans, j’ai acheté une batterie bon marché puis j’ai commencé à jouer avec de jeunes gens qui, eux, avaient acheté des guitares ». Il abandonne son travail pour devenir musicien professionnel à 18 ans. Grâce à son talent son groupe réussi à partir en tournée avec les Rolling Stones et les Hollies. Il joue également dans les bases militaires américaines ainsi qu’en France où le public l’appel « le petit Ray Charles ».
Il enregistre un premier 45 tours en 1963 « I’ll Cry Instead » (une composition de John Lennon et de Paul McCartney) qui n’obtient pas de succès. Après une tournée en première partie de Manfred Mann, il retourne travailler dans la compagnie de gaz pour subvenir à ses besoins…
Le décollage : Marjorine de Chris Stainton
En 1967, il retrouve Chris Stainton, un ami d’enfance. Ils fondent ensemble le Grease Band avec Kenny Slade à la batterie, Henry McCullough à la guitare, Tommy Eyre aux claviers puis monte le Joe Cocker’s Big Blues Band. Ils partent en tournée dans le nord de l’Angleterre et sortent deux 45 tours, « Marjorine », tout juste composé par Chris Stainton et « With A Little Help From My Friends » (chanson des Beatles extraite de l’album « Sergeant Pepper ») qui devient numéro un en Angleterre et qui rentre dans le Top 40 aux Etats-Unis. Après l’avoir écouté, les Beatles lui envoient un télégramme de félicitations. Pour l’anecdote, ces chansons sont produites par Denny Cordell, le producteur des Moody Blues, de Georgie Fame et de Procol Harum.
Début 69, il enregistre l’album du même nom que le deuxième 45 tours avec la participation de musiciens on ne peut plus prodigieux, comme Jimmy Page (guitariste de Led Zeppelin), Stevie Winwood ou encore Albert Lee. Vient après le festival de Woodstock où il est consacré devant 500.000 personnes puis une tournée US.
L’age d’or
Joe rencontre le compositeur-arrangeur-intrumentiste Leon Russel qui avait notamment travaillé avec Frank Sinatra et Jerry Lee Lewis. Ils créent ensemble le deuxième album de Joe, « Joe Cocker ». Des reprises étonnantes le composent, comme « Bird On The Wire » de Leonard Cohen, ou encore « Delta Lady », composé par Leon Russel.
Joe décide de dissoudre le Grease Band en 1970 pour donner naissance à un autre groupe plus particulier, composée de 42 musiciens (dont beaucoup font partie de la bande à Delaney & Bonnie). Ils effectuent ensemble une tournée triomphante « My Dogs and Englishmen », dont le meilleur sera regroupé sur un double album portant le même nom ainsi qu’un film. Le chanteur, épuisé (il parcourt quarante-huit villes en cinquante-six jours), retournera chez ses parents à Sheffield. Il prendra une des décisions les plus difficiles de sa carrière, à savoir la dissolution du groupe, un différent avec Leon Russel en serait à l’origine.
En 1970, Joe a vendu plus de trois millions de disque à travers le monde, et le magazine Playboy lui a décerné le prix du meilleur chanteur Jazz/Rock’n’Roll.
La descente infernale
Rongé par la drogue et l’alcool Joe traverse alors un long désert parsemé de quelques albums (« I Can Stand a Little Rain » en 1974, « Stingray » en 1976, « Luxury You Can Afford » en 1978), où il excelle dans l’art de la reprise.
Joe Cocker : « Ce fut ma période sombre. J’étais tout le temps stone, y compris sur scène. Je m’étonne encore d’avoir donné autant de concerts dans un tel état; et aussi que mes collaborateurs aient toléré si longtemps un tel comportement. Je me nourrissais mal, je prenais de la drogue et je me soûlais. Je pouvais continuer comme ça jusqu’à la mort ou me ressaisir. Et puis, en 1980, j’ai rencontré celle qui allait devenir ma femme. C’est elle qui m’a aidé à m’en sortir. Sans elle, je ne serais peut-être plus là aujourd’hui ».
Le renouveau
Entre 1980 et 1982, il entame une cure de désintoxication. Dès lors il reprend le chemin des studios et repart en tournée. Grâce à l’album « Sheffield Steel » en 1982, Joe fait un spectaculaire come-back sous la houlette de Chris Blackwell, patron de la firme Island. Son duo avec Jennifer Warnes sur « Up Where We Belong » la même année (du film « An Officer And A Gentleman ») fut un triomphe. Sortent des albums qui obtiennent un grand succès comme « Civilized Man », « Cocker », « Unchain My Heart », « One Night Of Sin » … L’album « Night Calls » fut disque d’or peu de temps après sa sortie à l’automne 91. La même année il sort la chanson “Sorry Seems To Be The Hardest Word” d’Elton John, qui se vend à trois millions d’exemplaires.
En janvier 1994, il enregistre son nouvel album « Have a Little Faith » et le titre « Summer In The City » sera un des tubes de l’été 94. Deux ans plus tard, l’opus « Organic » reprend des classiques comme « You Can Leave Your Hat On » et « Don’t Let Me Be Misunderstood ».
L’album « Across From Midnight » (1997) est un succès, surtout grâce au titre « N’oubliez Jamais », chanté en Français, une première pour Joe, qui tourne même un clip avec Catherine Deneuve. En 1999 « No Ordinary World » avec des chansons signées Leonard Cohen et Stevie Winwood sort dans les Bacs.
Conclusion
Joe Cocker, depuis son come-back nous offre des albums de grande qualité, avec des reprises inattendues, les albums comme « Have A Little Faith », « Organic », « Across From Midnight », « No Ordinary World » en témoignent… Il est un des premiers à avoir exploré la musique Afro-Américaine pour l’adapter au rock, Joe est au Rock ce que Ray Charles est à la soul… Joe Cocker, c’est aussi un jeu de scène inimitable, qui lui vaudra une polémique en 1960 lorsqu’il participe au « Ed Sullivan Show », des danseuses sont chargées de le masquer des caméras afin de le préserver de la vue du bon public téléspectateur américain, les producteurs le trouvant trop …grotesque !
« Je reste très prudent quand autour de moi, on évoque la drogue et l’alcool. Je m’en suis sorti et je préfère parler de sujets plus positifs. »
« Je ne m’en éloigne jamais beaucoup [du Blues]. J’ai essayé de le faire mais quand j’écoute ce que chantent les autres, je me rends compte que je ne pourrais jamais adopter un répertoire équivalent. Après 30 ans, je crois que l’on a plus ou moins fixé son style »
« Je ne suis pas un copieur, simplement un interprète qui s’approprie des chansons. »[…] »J’aime redonner vie à des mélodies oubliées. »[…] »c’est comme peindre un tableau plusieurs centaines de fois. Je me demande toujours ce qui va se passer si je le rate. »
« Le problème, quand tu tournes intensément, est que se remettre tout de suite au travail n’est pas évident. Tu n’aspires qu’à un repos… mérité »[…] « Quand j’écris, j’ai juste besoin d’un piano et de quelqu’un capable de capter mes idées pour les interpréter devant moi. Je démarre généralement à partir d’une mélodie ou de quelques lignes de textes. »
Par Joëlle Lehrer
– Ne craignez-vous pas d’être plus connu pour vos reprises que pour vos chansons originales?
« Je fais cela depuis des années et je n’aime toujours pas le terme reprise. Mes fans apprécient d’entendre, sur disque ou en concert, les versions que je donne de chansons créées par d’autres. Alors, étant donné cet accueil, je ne vois pas comment cela me dérangerait. Quand on m’envoie des chansons, je sais qu’elles n’ont pas été spécialement écrites pour un homme de cinquante-cinq ans. La plupart des compositeurs écrivent, aujourd’hui, pour des chanteurs plus jeunes, du style boys bands. La race des grands compositeurs, qui travaillaient dans les maisons d’édition, a pratiquement disparu. Cependant, les bureaux de ma firme de disques débordaient de cassettes qui m’étaient envoyées ».
– Avez-vous un truc pour garder votre voix intacte?
« En dehors du fait que j’ai cessé de fumer, je n’ai pas de truc. J’ai pris cette décision, il y a six ans, après avoir passé quinze heures dans un avion qui m’emmenait en Australie. J’ai cru que j’allais devenir fou! Depuis, quand je pénètre dans un pub, en Europe, je respire un bon coup l’odeur de cigarette et j’ai ma dose. Chez moi, je ne chante pratiquement jamais. Et la veille d’une tournée, je suis toujours sur les nerfs. Depuis huit ans, je vis dans les montagnes du Colorado. C’est pratiquement inhabité. Il y a tout au plus cinq cents habitants dans mon village. Les premières années, les mois d’hiver me paraissaient vraiment pénibles. J’avais l’impression d’être en prison. Depuis, je me suis acclimaté et j’adore vraiment vivre dans cette région. J’ai un petit troupeau de vaches africaines, je fais de la pêche à la mouche, je vis vraiment proche de la nature. Lorsque je suis en Europe, dans le cadre d’une tournée ou de la promotion d’un album, je suis comme Dracula. Jamais couché avant quatre heures du matin. Mais, dans mon ranch du Colorado, je me lève de bonne heure, je promène mes chiens à huit heures du matin et je me couche vers onze heures du soir. Oui, bon, ce n’est pas très rock’n roll ! (Rires) ».
– Quel est le concert le plus étrange que vous ayez donné?
« C’était il y a très longtemps, en Allemagne. On m’avait proposé cinq mille marks (cent mille francs belges) pour chanter dans une fête d’anniversaire. Cette somme me paraissait vraiment conséquente, à l’époque. J’ai donc accepté l’offre. Et, au premier morceau, mon groupe et moi-même avons fait sauter l’électricité de la maison! »
Titre
Date
Place
She Came In Through The Bathroom Window
Janvier 70
30
The Letter
Mai 70
7
Cry Me A River
Octobre 70
11
High Time We Went
Juin 71
22
Feeling Alright
Janvier 72
33
Midnight Rider
Octobre 72
27
You Are So Beautiful
Février 75
5
Up Where We Belong (avec Jennifer Warnes)
1982
1
When The Night Comes
1989
11
1969 With a Little Help from My Friends
1969 Joe Cocker !
1970 Mad Dogs and Englishmen
1973 Joe Cocker
1974 I Can Stand a Little Rain
1975 Jamaica Say You Will
1976 Stingray
1976 Live in L.A.
1978 Luxury You Can Afford
1982 Sheffield Steel
1984 Civilized Man
1984 Off the Record
1986 Cocker
1987 Unchain My Heart
1989 One Night of Sin
1990 Live !
1992 Night Calls
1994 Have a Little Faith
1996 Organic
1997 Across from Midnight
2000 No Ordinary World
2002 Respect Yourself
2004 Heart and Soul
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Joe Cocker : Biographie
Plus d’infos
Fiche
Chronique
Discographie
Livre d’or
Posters
Sonneries
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John Robert Cocker, rebaptisé Joe Cocker, est né dans le Yorkshire, à Sheffield, le 20 mai 1944, et ne se destine en rien à la musique ! Il débute en effet un apprentissage de la plomberie qu’il arrête à l’âge de seize ans !
Le virus musical le saisit à l’adolescence et il devient le chanteur de The Cavaliers, groupe emmené par son frère et qui se rebaptise peu après Vance Arnold and The Avengers.
Beatles
Joe Cocker enregistre un véritable premier single en 1963. C’est une reprise des Beatles, I’ll Cry Instead, mais il n’a pas la même réussite que ses copains du bord de la Mersey !
Il intègre ensuite un nouveau groupe, Grease Band, mais ne renonce pas à son rêve et surtout à ses influences. C’est ainsi qu’il revisite à nouveau le répertoire des Fab Four en reprenant le fameux With A Little Help From My Friends.
Woodstock
Nous sommes en 1968 et la carrière de Joe est lancée ! Il triomphe grâce à son premier album, sur lequel il convie toutes les pointures anglaises de l’époque (Jimmy Page de Led Zeppelin, Keith Moon des Rolling Stones, Steve Winwood).
En 1969, il fait partie des grosses révélations du légendaire festival de Woodstock. L’année suivante, il entreprend une longue tournée aux Etats-Unis avec un groupe formé pour l’occasion, Mad Dogs And Englishmen, et un album du même nom.
Déchéance
Les années 70 sont plutôt synonymes d’alcool et de drogue pour Joe Cocker. Paradoxalement, malgré cette déchéance, il reste très populaire outre-Atlantique, contrairement à son pays natal qui l’a déjà rangé aux oubliettes.
Il continue d’enregistrer à intervalles réguliers des albums de plus ou moins bonne facture: I Can’t Stand A Little Rain en 1974, Stingray en 1976 et Luxury You Can Afford en 1978.
Up Where We Belong
Il faut attendre 1982 et une sévère cure de désintoxication pour que Joe Cocker réapparaisse de manière spectaculaire. Il signe le somptueux Sheffield Steel, épaulé par des musiciens de génie comme Sly Dunbar et Robbie Shakespeare.
A la fin de la même année, il interprète le thème principal du film « Officier et Gentleman », en duo avec Jennifer Warnes: Up Where We Belong.
En 1984, il est à nouveau sollicité par le cinéma et la bande originale de « Neuf semaines et demies » est un succès retentissant ! Il s’agit cette fois-ci d’une reprise de Randy Newman, You Can Leave Your Hat On.
Unchain My Heart
Désormais débarrassé de ses vieux démons, Joe Cocker entame une nouvelle carrière et aligne les albums. Civilized Man (1984), Unchain My Heart (1987 – avec la chanson titre empruntée à Ray Charles), One Night Of Sin (1989), Night Calls (1992), Have a Little Faith (1994), Organic (1996) et Accross From Midnight (1997).
Il y a quelques jolis tubes à la clé et surtout, la possibilité pour Joe Cocker de travailler avec divers auteurs. C’est ainsi que pour No Ordinary World, en 1999, on note les contributions de Bryan Adams (déjà présent sur One Night Of Sin) et de… Jean-Jacques Goldman !
Heart & Soul
En 2002, Cocker approche les quarante ans de carrière et célèbre cet anniversaire avec Respect Yourself, qui est lancé par une nouvelle reprise, une élégante version de Never Tear Us Apart, interprété à l’origine par le groupe australien INXS.
L’ancien plombier confirme cette propension à populariser les oeuvres des autres et il consacre tout à un album à cet art qu’il maîtrise tant en 2004: Heart & Soul dans lequel il nous offre une collection de douze grands standards tels que One (U2), Every Kind Of People (Robert Palmer), Everybody Hurts (REM) ou Jealous Guy (John Lennon).
Pierrick Roux