Biographie de Rosa Luxemburg

Militante marxiste et révolutionnaire allemande

1870-1919

Biographie de Rosa Luxemburg

Issue d’une famille de commerçants juifs polonais, Rosa Luxemburg fait de brillantes études au lycée de Varsovie qui se trouve alors sous la domination russe.

Militante au sein de « Prolétariat », un parti socialiste révolutionnaire, elle doit fuir en Suisse où elle passe une thèse d’économie politique. Ayant acquis la nationalité allemande en 1898, Rosa Luxemburg milite au SPD (Parti Social Démocrate) à la Deuxième Internationale. Elle y défend l’idéologie de Karl Marx et devient grâce à la rigueur et à la cohérence de ses analyses une théoricienne du socialisme.

Pendant la Révolution russe de 1905, Rosa Luxemburg se rend à Varsovie, mais arrêtée, elle échappe de peu à l’exécution. De retour en Allemagne, en 1906, elle se trouve marginalisée dans son parti qui défend l’intégration de la classe ouvrière au sein de la société capitaliste. Contrairement à Lénine qui mise sur la discipline d’un parti bien structuré, elle défend l’idée que la grève de masse est le principal moyen d’action révolutionnaire.

Rosa Luxemburg s’oppose à la dérive guerrière de l’Allemagne. Une campagne pacifiste lui vaut d’être arrêtée en 1915. En 1916, la crise du SPD la conduit à fonder avec Karl Liebknecht, Franz Mehring et Clara Zetkin, la Ligue des Spartakistes, mouvement révolutionnaire et antimilitariste, ancêtre du Parti Communiste Allemand. Elle est à nouveau emprisonnée jusqu’à la révolution allemande en novembre 1918. Enthousiasmée par la Révolution russe de 1917 et l’espoir qu’elle suscite, dans « La Révolution russe » (1918), Rosa Luxemburg se montre cependant très lucide et clairvoyante sur l’autoritarisme et le manque de liberté du régime bolchevique mis en place par Lénine.

Le rapport de force n’étant pas favorable aux révolutionnaires, Rosa Luxemburg s’oppose à l’insurrection des spartakistes dont elle dirige le journal « Die Rote Fahne », mais participe néanmoins au mouvement. Elle est arrêtée le 5 janvier 1919 et est assassinée le 15 janvier avec Karl Liebknecht par des officiers nationalistes chargés de la répression de l’insurrection.

Maîtrisant parfaitement les concepts du marxisme, Rosa Luxemburg a su bâtir sa propre analyse en étudiant les aspects nouveaux du capitalisme (le colonialisme, l’accumulation des capitaux…) et en théorisant l’internationalisme qu’elle oppose au nationalisme et aux luttes de « libération nationale ». Attachée aux idées démocratiques, elle pense que la révolution ne pourra venir que de la spontanéité des masses et non d’une « avant garde éclairée » dont la dictature sera « celle d’une poignée de politiciens » et non celle du prolétariat.

      « Aux yeux de Rosa Luxemburg comme de tous les marxistes, c’est la masse organisée, éclairée et se disciplinant elle-même dans son organisation politique, qui est la force motrice de la lutte pour le socialisme… Rosa Luxemburg se méfiait à juste titre de la grande masse inorganisée des suiveurs, dont l’ignorance était la base, la contrepartie, voire la justification des conceptions totalitaires professées par les léninistes et par les réformistes quant aux rapports entre la masse et les chefs. Un troupeau aveugle et ignare a évidemment besoin d’un berger et d’un chien, que celui-ci s’appelle Guépéou ou Gestapo… »
      Lucien Laurat – Préface à Rosa Luxemburg, Marxisme contre Dictature, Spartacus
Principales oeuvres :
  • Réforme sociale ou Révolution ? (1898-1899)
  • Masse et chefs (1903)
  • Centralisme et démocratie (1904)
  • Grève de masse, Parti et syndicat (1906)
  • L’Accumulation du capital (1913)
  • La crise de la social-démocratie (1915)
  • La Révolution russe (1918)