Fernand Ouellette
Naufrage

Immobile mais balisée par les odeurs,
Cherchant la proie jusqu’à l’ange :
elle s’étendit sur le drap froid
parfaitement fleuve parsemé de joncs fauves.

Dans un éclair ma vie s’y déposa,
vif corbeau dans la moisson dolente.

Ainsi se laissa-t-elle assaillir et dévaster
sous les cris des mains
et polir par la langue dans les ombrages.

Quand sur le flanc elle revint,
Comme une amphore de la flamme,
sa peau était ici et là moirée et mauve
de pensées en naufrage.