L’ENFANT BOUDEUR  un poème d’andré Frédérique

à Léone Claudel

Veux-tu jouer à la pirouelle
à la redouble au rat musqué
veux-tu jouer à la sauguette
au goligode au ziponblé
veux-tu jouer au jeu de l’ange
à l’œil-au-dos au mort parlant
veux-tu jouer à cache-mésange
à mouton-bêle à baille-au-vent
veux-tu jouer à croque-au-sel
au déserteur à la logorrhée
veux-tu jouer à l’espincelle
à tête d’or aux estropiés
veux-tu jouer au jeu de l’hombre
sur le mur blanc les mains croisées
veux-tu jouer à compter le nombre
des poissons-chats dans l’océan
veux-tu jouer à la marelle au cervelas
au pince-joue au tirela
au caviar à poisse-Dudule
au mirliton dans la pendule
à la lutte jaune au ramagot
à pousser grand-mère dans les lavabos
à pince-mie et pince-moi en bateau
à la paix royale au souci de sincérité
à la chaude-meurotte au jeu des abbés
à déformer le nom des ministres du culte
au chapeau du jurisconsulte
veux-tu jouer à la bataille des tomates
au pasteur protestant à la loupe à Tatate
à Zaine Phozieux au riz-pain-sel
au canard portugais à la marche en dentelle
à la lanterne froide au pharmacien comique
au domino sur glace à la pouille au chien de pique
au hoquet chinois à l’over armstroke
au loup garou au loup coché au loup vendu
au vilbrequin à l’aromé au cadavre exquis
au prote
au touche-zizi à la veule au cornac
à la pinacothèque à la petite marchande de canons
au frotteur de parquets champion de bridge plafond
au troume au solitaire à conazor
à la soutane à la peau de cochon au dieu Frouda
à la turidité au hussard de Bretagne à un
jeu polonais trouvé par Sienkiewicz
au pouce-cul au solfège aux deux sœurs de Barbaud
à mirer les alouettes à la morve au farcin
au mariage blanc au mariage vert à la guimauve
au jeu des gâteaux à madame Room
à l’officier prussien à l’eukonaze au bugle
à l’enfant naturel au knout au saladier

– Non, j’aime mieux étudier.


A. Frédérique