Pyrotechnique un poème d’andré Frédérique

Cinq dames en cheveux attendent dans le salon Monsieur le Marquis. Monsieur le Marquis n’est pas habillé. Ni frisé, ni parfumé. Pour faire patienter les dames en cheveux, on leur apporte des pommes de terre à éplucher. Puis, comme Monsieur le Marquis se fait la barbe, voilà des pois à écosser.

Quand Monsieur le Marquis arrive, les dames en cheveux ont épluché les pommes de terre, écossé les pois, balayé le salon, éssuyé les meubles (on ne leur avait pas demandé). Elles tirent de leurs boîtes des instruments de musique et jouent. Monsieur le Marquisdanse la gavotte dans les épluchures. Arrivent par la porte, par la fenêtr, par la cheminée, des messieurs mal habillés qui tiennent des pétards et des fusées. Ils en posent trois sous le piano, deux sous une chaise et cinq sur la cheminée. Sue la tête de Monsieur le Marquis, un feu vert tournant. On éteint. L’un d’eus allume les mèches. Tout saute. Quand on rallume, les messieurs ont disparu, Monsieur le Marquis est à bicyclette et les cinq dames ont des chapeaux.

Voilà les divertissements qu’organise Monsieur le Marquis chaque lundi pour distraire Maqame la Marquise qui va mourir d’une maladie de langueur.